(Pour lire la partie précédente, cliquez ici).

Le remède à cette division (ma’hloket) dans le cœur est d’étudier les décisions halakhiques (possek). Grâce à cela, on mérite la paix, et ainsi on parvient à annuler les questions et les doutes présents dans le cœur. Cela permet de prier avec un cœur entier, comme il est dit : « De tout ton cœur…(1) » (Deutéronome 6:5), ce qui signifie « avec tes deux penchants » (Berakhot 54a).

C’est ce que dit le verset (Psaumes 119:7) : « Je Te rendrai grâce en toute droiture de cœur, en m’instruisant des règles de Ta justice. » Consultez ce passage pour davantage de détails.

Mais pour les questions auxquelles il n’existe pas de réponse, il est interdit de les approfondir. Il faut seulement se renforcer dans la foi.

Lorsqu’une personne possède une émouna parfaite, son acte de manger peut engendrer l’Union du Saint, béni soit-Il, et de Sa Présence divine (Shekhina), etc. Car le raffinement des aliments s’accomplit grâce à la foi, etc.

L’essentiel de la perfection et de l’ornement de la foi (2) consiste précisément à rapprocher ceux qui sont éloignés, etc. Pour cela, il est nécessaire d’élever les étincelles du discours (3). Alors, le discours lui-même se transforme et rassemble les dernières étincelles de Sainteté présentes dans les kélipot (forces d’impureté), etc.

Pour élever les étincelles du discours, il est nécessaire de pratiquer le jeûne, etc. Par le biais de la tentation de la nourriture et de la boisson (ta’avat akhila ou-shtiya), qui sont à la racine des désirs, lorsque ces désirs prédominent, à Dieu ne plaise, ils entraînent le discours dans l’exil d’Égypte, etc. Alors, il devient nécessaire de s’attacher à l’arrière de la Sainteté (4), afin d’empêcher les forces d’impureté d’en tirer profit. Cet attachement à l’arrière de la Sainteté s’accomplit par le jeûne, etc.

De plus, l’essentiel de toute chose réside dans le commencement, car tous les débuts sont difficiles, etc.

Alors, en s’attachant à l’arrière de la Sainteté, où les kélipot (forces d’impureté) ne peuvent pas pénétrer ni se nourrir, les aspects visibles de la Sainteté se révèlent. Cela permet d’extraire ce qui a été avalé par elles, et ainsi, tous les éloignés se tournent vers la foi d’Israël, comme il est dit (Cephania 3:9) : « Alors je transformerai les peuples en une langue pure » (5). Le terme « transformer » indique précisément que la langue pure, correspondant au discours purifié qui en a été extrait, se retourne vers les nations pour y rassembler les dernières étincelles de Sainteté.

Ainsi, s’accomplit : « pour que tous ils invoquent le Nom de l’Éternel, etc. » Ce processus correspond aux ornements de l’émouna, comme mentionné plus haut.

C’est cela : « Une jeune fille belle, mais sans yeux… elle sort au matin et se cache durant la journée » (Zohar Michpatim 95a) (6). En effet, la foi se renouvelle pour une personne chaque matin, comme il est dit (Lamentations 3:23) : « Elles se renouvellent chaque matin, infinie est Ta bienveillance. »

« Elle se cache durant la journée » – en raison des préoccupations liées aux affaires de ce monde, l’émouna devient voilée, etc.

Alors, la foi intercède en faveur des éloignés auprès d’Hachem, béni soit-Il, pour qu’Il les rapproche, etc. C’est cela (Genèse 44:18) : « Alors Yehouda s’approcha de lui » (7) – « Ceci est l’union du roi avec le roi, etc. » (Zohar Vayigach 206a). « Car tu es comme Pharaon. » (8)

De la même manière que Pharaon décrète mais ne tient pas ses promesses, toi aussi, tu décrètes mais tu ne tiens pas tes promesses (Béréchit Rabba 93:6). Car le juste annule ces décrets. Consultez là-bas pour davantage de détails sur tout cela.

Suite…


(1) « Tu aimeras l’Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton pouvoir. »

(2) L’expression « ornement de la foi » fait référence à l’idée que la foi (émouna) ne se limite pas à une simple croyance passive. Elle doit être enrichie et embellie par des actions concrètes, telles que rapprocher les éloignés, renforcer sa propre foi par l’étude, ou encore affiner ses comportements et ses paroles. Ces actions sont considérées comme des ornements qui embellissent la foi, la rendant plus complète et plus profonde. Rabbi Nathan souligne ainsi que la foi, pour être parfaite, doit être accompagnée d’efforts pour l’exprimer et la transmettre de manière active.

(3) Le concept d’« étincelles du discours » (netzitzot hadibour) fait référence à l’idée kabbalistique selon laquelle chaque parole porte une énergie spirituelle. Un discours teinté de Sainteté contient des Étincelles divines qui peuvent élever l’âme et réparer le monde (tikkoun olam). Cependant, lorsque le discours est utilisé de manière profane ou négative, ces étincelles tombent dans les kélipot (forces d’impureté) et doivent être « élevées » ou « purifiées ». Cela se fait en parlant avec intention, sagesse et pureté, transformant ainsi le pouvoir du langage en un outil de connexion avec la Sainteté.

(4) Le concept de « l’arrière de la Sainteté » (Ahoré HaKédoucha) désigne un niveau ou un aspect de la Sainteté qui est moins direct et moins accessible que « la face de la Sainteté » (Panim HaKédoucha). S’attacher à l’arrière de la Sainteté signifie persévérer dans un lien avec Hachem même dans des moments d’obscurité spirituelle ou de distance, où la Lumière divine semble cachée. Cet attachement est souvent vu comme une forme de dévotion intense, nécessitant des efforts pour empêcher les forces d’impureté (kélipot) d’exploiter les étincelles de Sainteté. C’est une étape essentielle pour atteindre une révélation plus complète de la Lumière divine.

(5) « …pour que tous ils invoquent le nom de l’Éternel et l’adorent d’un cœur unanime. »

(6) Dans ce passage du Zohar, l’expression « Une jeune fille belle, mais sans yeux… elle sort au matin et se cache durant la journée » est une allégorie pour la foi. La jeune fille représente la foi, qui est belle et pure mais « sans yeux », car elle ne dépend pas de la vision ou de la compréhension rationnelle. Le matin symbolise un moment de clarté et de renouvellement spirituel, où la foi se manifeste de manière évidente, comme dans le verset : « Elles se renouvellent chaque matin » (Lamentations 3:23). Cependant, durant la journée, les distractions du monde matériel voilent la foi, la rendant moins perceptible. Ce passage illustre la nécessité de cultiver et de préserver la foi malgré les défis et les obscurcissements du quotidien.

(7) « Alors Juda s’avança vers lui, en disant: « De grâce, seigneur ! que ton serviteur fasse entendre une parole aux oreilles de mon seigneur et que ta colère n’éclate pas contre ton serviteur ! Car tu es l’égal de Pharaon ».

(8) Dans ce passage de la Torah (Genèse 44:18), Yehouda s’approche de Yossef pour plaider en faveur de son jeune frère Binyamin, retenu en otage après la découverte de la coupe de Yossef dans son sac. Yehouda offre de se substituer à Binyamin comme esclave, craignant que l’absence de ce dernier ne cause une grande douleur à leur père Ya‘aqov. Ce moment de confrontation est à la fois un dialogue humain intense et une scène riche de significations spirituelles dans la tradition kabbalistique.

Dans le Zohar (Vayigach 206a), l’approche de Yehouda vers Yossef symbolise l’union entre la Malkhout (Royauté) et Yessod (Fondation ou l’Abondance divine). Yehouda incarne le rôle actif dans cette union, initiant le rapprochement pour rétablir l’harmonie entre les sphères spirituelles et matérielles. L’expression « union du roi avec le roi » reflète cette quête d’intégration et d’unité. « Car tu es comme Pharaon » est interprété comme une allusion à l’obstacle apparent que Yehouda surmonte pour révéler la Vérité divine et établir cette connexion.

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