104. Rabbi Na’hman de Breslev naquit au sein de la sainte communauté de Mezhbuzh (en Ukraine), et fut introduit dans l’alliance de la circoncision le Chabbat HaGadol. Selon les récits transmis, il vécut environ quarante ans, un peu moins. Car dans sa quarantième année, il quitta ce monde et s’éleva vers les hauteurs célestes, au mois de Tichri, durant la fête de Souccot, le troisième jour de la fête — soit le quatrième jour de Souccot —, le 18 Tichri de l’année 5571 (le 16 octobre 1810), à Ouman, la ville qu’il avait choisie de son vivant pour y reposer, comme cela est expliqué en d’autres endroits (plus loin, chapitres 191, 197 et 217).

Plus tard, j’appris qu’en réalité, ses années de vie n’avaient été que de trente-huit ans et demi, et il semble que telle soit la vérité. (Il est en effet établi qu’en l’année 5532 [1772], Roch ‘Hodech Nissan tomba un Chabbat — et ce fut ce jour-là que naquit notre Maître, que sa mémoire soit bénie, selon les deux opinions précédemment évoquées.)

105. Depuis le jour de sa naissance jusqu’à ce qu’il fit sa Bar Mitsva, puis jusqu’à son mariage, il vécut dans la sainte communauté de Mezhbuzh. Il est déjà rapporté (dans Chivché HaRan) — bien que ce ne soit là qu’une goutte d’eau dans l’océan de sa grandeur — qu’il s’éveilla dès sa plus tendre enfance au service du Très-Haut, et d’autres détails encore.

Son mariage eut lieu à Medvedivka, car c’est de là qu’était sa fiancée, la fille du grand et éminent érudit, homme de Torah et de crainte de Dieu, notre maître le rabbin Éphraïm, que sa mémoire soit bénie. Son beau-père était un homme de très grande distinction, issu d’une lignée illustre, originaire de Zaslav.

Par la suite, les circonstances changèrent de sorte que sont beau-père établit sa résidence à Osyatin, un des villages qui se situaient autour de Medvedivka. Là-bas, il administra plusieurs villages et jouissait d’une excellente réputation parmi les Tsaddiqim renommés, qui venaient fréquemment séjourner chez lui, tant il était considéré comme un homme de grande valeur. Son épouse — la belle-mère de Rabbénou — était elle aussi une femme vertueuse, que sa mémoire soit bénie.

Dès le jour même de la ‘houppa, à peine sorti de la cérémonie, il aspirait déjà avec une ardeur intense vers Dieu, béni soit-Il. Il se lia immédiatement à Rabbi Shimon, fils de Rabbi Ber, et dès lors se consacra de tout son être au service divin dans les villages précités, s’y livrant avec un labeur immense et une abnégation totale.

Il faisait régulièrement des allers-retours entre ces villages et Mezhbuzh, et inversement. Il avait aussi pour habitude de parler, à intervalles réguliers, avec diverses personnes du service divin, les éveillant avec force et attirant leur cœur vers Dieu avec une aspiration très vive. Au fil des jours et des années, il persévéra dans son labeur pour le service divin, s’adonnant à des jeûnes, à d’intenses efforts et à une méditation solitaire sans mesure, affrontant d’innombrables épreuves — alors qu’il était encore installé à la table de son beau-père dans ces villages.

Au cours de cette période, quelques personnes commencèrent déjà à se rapprocher de lui, bien qu’il fût encore jeune et résident chez son beau-père. Tout cela se passa dans ses jeunes années, avant même qu’il n’eût atteint l’âge de vingt ans, tant il montrait une ardeur extraordinaire dans son service de Dieu, ayant commencé dès sa plus tendre enfance, comme mentionné plus haut.

106. Rabbi Shimon, mentionné plus haut, me rapporta que, dès que notre Maître, que sa mémoire soit bénie, eut couvert le visage de la jeune mariée le jour de ses noces, il alla immédiatement appeler plusieurs jeunes gens. Il s’entretint avec chacun d’eux en privé, les sondant par sa sagesse afin d’évaluer où ils en étaient dans leur cheminement spirituel. Par la suite, il fit venir Rabbi Shimon et se mit à converser avec lui, également en usant de sagesse, comme s’il désirait, à Dieu ne plaise, les frivolités de ce monde. Rabbi Shimon resta stupéfait et ne lui répondit rien, car il ne nourrissait aucun attrait pour de telles choses. Notre Maître, que sa mémoire soit bénie, lui dit alors : « N’es-tu pas un être humain ? Pourquoi n’éprouves-tu aucun désir pour les choses de ce monde ? » Rabbi Shimon lui répondit : « Je suis un homme simple, et je recherche la simplicité. » Notre Maître, que sa mémoire soit bénie, lui répondit : « Il semble que nous soyons appelés à nouer une profonde affinité. » Alors, il lui dit en yiddish : « Sé hot aponim, az mir velen zich kennen » (« Prends patience, et nous finirons par bien nous connaître. »)

Notre Maître, que sa mémoire soit bénie, lui confia alors qu’il avait sondé ces jeunes gens et avait constaté qu’ils étaient, hélas, fort éloignés de Dieu, et même, que certains d’entre eux étaient tombés dans des fautes graves, que Dieu nous préserve. Aussitôt, il se rendit avec Rabbi Shimon dans les champs, et ils parlèrent longuement ensemble du service divin, avec une grande ardeur. Notre Maître, que sa mémoire soit bénie, exhorta Rabbi Shimon avec de nombreuses paroles d’éveil, lui expliquant qu’il n’y a aucun but véritable en ce monde sinon de se détourner des plaisirs matériels et de se consacrer entièrement au service de Dieu. Il ajouta : « Aujourd’hui est le jour de ma ‘houppa, et l’on m’accorde la rémission de toutes mes fautes ; il est donc certain que je dois examiner profondément mes actions. » De semblables paroles d’éveil, il lui en adressa en grand nombre. Ils continuèrent à cheminer ensemble, parlant de ces sujets, jusqu’à la cérémonie de la ‘houppa. Heureux celui qui, au jour de son mariage, pense véritablement à la finalité de la vie.

À suivre…

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