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C’est cela qui est mentionné dans le Choul’han Aroukh : « “Je fixe constamment mes regards sur le Seigneur” (Psaumes 16:8). Ceci est un principe fondamental de la Torah, car la manière dont une personne s’assied, ses mouvements, etc., ne sont pas comparables lorsqu’elle est consciente de la Présence divine », comme cela est expliqué dans le Choul’han Aroukh.
Cela signifie qu’il faut savoir et croire que « toute la terre est remplie de Sa gloire » (Isaïe 6:3) (1) et qu’Il se tient constamment devant nous. Nous sommes toujours en présence du Roi des rois, le Saint, béni soit-Il. On mérite d’atteindre cette conscience en éveillant l’aube, par le fait de se lever à hatsot. Par cela, on attire la connaissance (da’at), comme mentionné précédemment, jusqu’à parvenir à une compréhension parfaite que « toute la terre est remplie de Sa gloire », comme cela est expliqué en détail dans l’enseignement précité.
C’est pourquoi il est écrit dans le Choul’han Aroukh : « Je fixe constamment mes regards sur le Seigneur, etc. », ce qui signifie qu’il faut savoir que « toute la terre est remplie de Sa gloire » (Isaïe 6:3). Cela est lié à l’éveil de l’aube, car ces deux concepts sont interdépendants, comme mentionné précédemment. On mérite de parvenir à une connaissance complète, avec un cœur entier, que « toute la terre est remplie de Sa gloire », grâce à la connaissance attirée par le fait de se lever à minuit, ce qui correspond à l’étude des posqim. Cela est en lien avec le verset : « Au milieu de la nuit, je me lève pour Te rendre grâce, à cause de Tes jugements équitables » (Psaumes 119:62), comme mentionné plus haut.
C’est cela : « pour Te rendre grâce », en lien avec : « Je Te rendrai grâce en toute droiture de cœur, en m’instruisant des règles de Ta justice » (Psaumes 119:7), comme il est expliqué dans l’enseignement mentionné plus haut. Cela est mérité grâce au fait de se lever à hatsot, comme mentionné précédemment.
Se lever à minuit constitue l’essentiel de l’éveil de l’aube mentionné dans le Choul’han Aroukh. L’essentiel est de se lever à hatsot. Même celui qui ne peut se lever à minuit, s’il fait l’effort, malgré tout, de se lever avant le lever du jour (2) pour s’engager dans l’étude de la Torah et dans le service divin, ouvre ainsi les chemins de la réflexion, etc., selon son niveau et son service. Grâce à cela, il mérite de parvenir à une connaissance complète, avec un cœur entier, que « toute la terre est remplie de Sa gloire », car les questions mentionnées plus haut disparaissent, comme expliqué précédemment.
C’est pourquoi il est immédiatement mentionné après cela : « Je fixe constamment mes regards sur le Seigneur », ce qui signifie : savoir que « toute la terre est remplie de Sa gloire », car ces deux aspects sont interdépendants, comme mentionné plus haut.
L’essentiel de l’éveil de l’aube est destiné à la réparation de la prière (3), afin de mériter de prier la prière de Shaharit avec une grande concentration et un cœur entier.
Grâce à l’éveil de l’aube, lorsqu’on s’engage alors dans l’étude de la Torah et dans le service divin, les chemins de l’intelligence (sekhel) s’ouvrent, permettant d’annuler les questions et l’hérésie. Par cela, on mérite d’atteindre une connaissance parfaite que « toute la terre est remplie de Sa gloire », ce qui correspond à l’idée : « Je fixe constamment mes regards sur le Seigneur, etc. », comme mentionné plus haut.
Grâce à cette compréhension – savoir, avec un cœur entier, que « toute la terre est remplie de Sa gloire » –, on mérite de prier avec une grande concentration. Car lorsqu’une personne sait que l’Éternel, béni soit-Il, se tient devant elle pendant la prière, qu’Il écoute, prête attention et considère chaque mot qui sort de sa bouche, alors elle priera avec un grand enthousiasme et veillera soigneusement à exprimer ses paroles avec concentration (kavana), comme expliqué plus haut.
Cette connaissance, avec un cœur entier, que « toute la terre est remplie de Sa gloire », on la mérite grâce au fait de se lever à hatsot, qui correspond à l’éveil de l’aube, comme mentionné précédemment.
Il s’avère que se lever à minuit est propice à la prière avec concentration (kavana). De même, il est expliqué dans les Kavanot du Arizal (4) que se lever à hatsot constitue une réparation (tiqoun) et une préparation pour la prière.
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(1) « S’adressant l’un à l’autre, ils s’écriaient : « Saint, saint, saint est l’Éternel-Cebaot ! Toute la terre est pleine de Sa gloire ! » ».
(2) Rabbi Nathan fait probablement référence à Alot HaSha’har (l’aube naissante) lorsqu’il parle de « se lever avant la lumière du jour ». Alot HaSha’har marque le début de la transition entre la nuit et le jour, moment souvent associé à l’étude de la Torah et à la préparation spirituelle avant la prière de Shaharit. Par ailleurs, dans la tradition halakhique, ce moment est considéré comme une opportunité pour ceux qui ne peuvent se lever à hatsot (minuit) de tout de même s’engager dans le service divin dès les premières lueurs du jour. Ce contexte correspond bien à l’insistance de Rabbi Nathan sur l’effort et la diligence pour se lever aussi tôt que possible.
(3) Le concept de tiqoun ha-tefila (תִּקּוּן הַתְּפִלָּה) fait référence à l’effort spirituel pour élever et perfectionner la prière. Selon les enseignements de la Qabbale et de la Hassidout, la prière est un moyen essentiel pour réparer les mondes spirituels et rétablir l’harmonie entre l’homme et son Créateur. Cette réparation consiste à prier avec concentration (kavana), sincérité, et un cœur entier. Elle vise à rectifier les distractions ou les manques d’engagement dans la prière, tout en alignant la volonté humaine sur celle d’Hachem. Rabbi Nathan insiste sur l’importance de cet effort pour mériter une connexion véritable à travers la prière, notamment grâce au fait de se lever tôt pour préparer son esprit et son cœur à ce moment sacré.
(4) Kavanot (pluriel de kavana) désigne, dans les écrits du Arizal, des méditations kabbalistiques spécifiques visant à établir une connexion spirituelle profonde avec les sphères divines. Ces méditations structurées sont liées à chaque aspect des prières, et leur objectif est de réparer et d’unifier les mondes spirituels à travers les intentions précises du cœur et de l’esprit.
À suivre…