Ma‘aré dé‘houchbena : examiner sa journée à la lumière d’Hachem

Le Ma‘aré dé‘houchbena — littéralement « faire ses comptes » — est l’art spirituel de passer en revue sa journée à la lumière d’Hachem. Rabbi Yits‘haq Breitier voit dans cet exercice un acte fondamental : il ne s’agit pas d’une introspection psychologique déconnectée, mais d’un dialogue vivant avec le Créateur, où l’on confronte sa réalité à la vérité.

Cet examen commence par la gratitude. Avant toute évaluation, on remercie Hachem pour chaque bienfait reçu : les forces données, les rencontres providentielles, les occasions d’accomplir une mitsva, la possibilité même d’être encore en vie et de Le servir. Cette ouverture du cœur prévient un travers fréquent : réduire l’examen à une liste négative de fautes. La reconnaissance rappelle que même les journées imparfaites sont habitées par des éclats de lumière.

Vient ensuite la confession. On énonce devant Hachem ses manquements, en pensée, en parole et en acte. Cette reconnaissance, qui inclut les fautes volontaires et involontaires, n’a pas pour but de s’enliser dans la culpabilité mais de purifier la relation. Elle demande du courage : regarder en face ce qui est à corriger, sans se justifier ni minimiser.

Puis on formule une triple demande : pardon, absolution et expiation. Rabbi Yits‘haq souligne qu’il faut ensuite demander l’aide divine pour aligner sa vie sur Sa volonté dès le lendemain. Cet acte montre que l’examen n’est pas une simple analyse : c’est un engagement à avancer.

Pratiqué chaque soir, ce bilan développe une conscience affinée et une vigilance intérieure. Il rejoint hitbodedout par son caractère direct et vrai : parler à Hachem de ce qui est, dans la vérité de l’instant. Peu à peu, il transforme la manière de vivre chaque heure, sachant que la journée se conclura devant le regard divin.

Dans la vision breslev, le Ma‘aré dé‘houchbena est aussi un acte d’espérance. Il affirme que rien n’est perdu : chaque moment peut être racheté et sanctifié. On ne laisse pas les heures s’effacer dans l’oubli ; on les rapporte devant Hachem pour qu’Il les éclaire et les inscrive dans le livre de la vie.

Paroles à dire dans le secret du cœur : Ma‘aré dé‘houchbena

Hachem,
je viens à Toi ce soir, le cœur ouvert,
comme un enfant qui apporte à son père ce qu’il a trouvé et ce qu’il a cassé.
Voici ma journée, entière.
Voici mes pensées, mes paroles, mes actes.
Tu sais ce qui en fut pur et ce qui ne l’a pas été.

Merci pour tout ce que Tu m’as donné aujourd’hui :
la santé, même partielle ;
les forces, même faibles ;
les visages croisés, les instants de vérité,
et chaque souffle que j’ai reçu gratuitement.

Pardonne-moi mes oublis, mes paroles dures, mes impatiences.
Pardonne les instants où j’ai fermé les yeux à la lumière
et où j’ai choisi mon confort plutôt que Ta volonté.
Lave ce qui est souillé, éclaire ce qui est sombre,
et rends mon cœur plus sensible à Ta présence.

Donne-moi demain un esprit clair,
des mains promptes à agir pour le bien,
et une bouche qui parle moins en vain et plus pour Toi.
Fais que chaque heure soit vécue
comme une offrande déposée à Tes pieds.

Ce soir, je T’apporte ma journée telle qu’elle est,
non pour qu’elle soit effacée,
mais pour qu’elle soit transformée par Ta lumière
et inscrite dans Ton livre de vie.

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