Souvenir du monde à venir : commencer la journée avec l’éternité en vue

Le réveil est un moment fragile : entre le sommeil qui s’efface et le jour qui s’impose, l’âme cherche son orientation. Rabbi Yits‘haq Breitier souligne qu’il ne faut pas laisser cet instant se perdre dans l’automatisme. Le premier geste de l’homme doit être de prononcer : Modé Ani Lefanekha… — « Je rends grâce devant Toi… » Ce remerciement, dit au saut du lit, place toute la journée sous le signe de la gratitude.

Mais il ne s’agit pas seulement de remercier pour la vie rendue. Rabbi Yits‘haq ajoute une exigence : se souvenir immédiatement du monde à venir. Ce rappel n’a rien d’abstrait. Il signifie : ma journée ne se réduit pas à mes affaires matérielles, elle est une préparation à l’éternité. Chaque heure devient un tremplin pour se rapprocher d’Hachem, chaque acte une semence pour le futur.

Se souvenir du monde à venir n’implique pas de se détourner de ce monde. Au contraire, c’est s’y engager avec une conscience plus vive. L’épreuve, la joie, la routine prennent une profondeur nouvelle quand on sait qu’elles résonnent au-delà du temps. C’est aussi une protection contre le désespoir : aucune souffrance n’est définitive, chaque pas garde un sens dans la lumière de l’éternité.

Rabbi Yits‘haq recommande ensuite de prier Hachem pour mériter de marcher toute la journée dans la sainteté. Ce n’est pas une formule vague : c’est demander que chaque rencontre, chaque mot, chaque pensée garde une direction. Le souvenir du monde à venir devient une boussole, orientant les détails de la vie vers une finalité claire.

Enfin, il faut renouveler l’attachement aux Tsadiqim, comme à l’entrée de la nuit. La nuit et le matin se répondent : le lien au Tsadiq encadre la journée entière. Ainsi, l’homme ne se lève pas seul. Il se lève relié à une chaîne de sainteté qui le précède et l’accompagne, jusqu’au monde futur qu’il désire atteindre.

Paroles à dire dans le secret du cœur : Souvenir du monde à venir

Maître du monde,
je T’offre mon premier souffle de ce matin.
Modé Ani Lefanekha — merci pour la vie rendue,
merci pour l’âme rendue intacte,
merci pour la confiance que Tu m’accordes en me réveillant.

Fais que, dès l’instant où mes yeux s’ouvrent,
je me souvienne du monde à venir.
Que je n’oublie pas que ma vie est un voyage,
et que chaque heure d’aujourd’hui
est une préparation à l’éternité.
Ne permets pas que je réduise cette journée
à mes seuls soucis matériels.
Apprends-moi à voir plus loin,
à reconnaître dans chaque rencontre
une semence qui portera fruit devant Toi.

Je T’en prie, guide mes pensées vers la sainteté,
oriente mes paroles vers le bien,
et rends mes mains fidèles à Ton service.
Donne-moi la conscience de Ton regard
dans mes gestes les plus ordinaires.

Je renouvelle aussi mon lien aux Tsadiqim.
Attache-moi à leur vérité,
fais que je marche sur leurs traces,
et que leur lumière éclaire mon chemin.
Sans eux je suis fragile,
avec eux je suis relié à Toi.

Que cette journée soit à la fois simple et grande :
simple dans mes pas,
grande dans sa finalité.
Qu’elle devienne déjà une part du monde futur
que j’espère et que je désire.

Amen.

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